Dominatrice tout au long de la finale de sa CAN, la Côte d’Ivoire a réussi à renverser le Nigeria (1-2), après avoir été menée, pour s’offrir un troisième sacre dans la compétition.
Un miracle rendu possible par un nouveau but décisif de Sébastien Haller, au bout d’un parcours complètement fou pour le pays hôte.
L’histoire était déjà tellement incroyable, le parcours tellement hallucinant, que les choses ne pouvaient pas s’arrêter sur autre chose qu’un sacre. Après avoir concédé deux défaites en phase de poules, après s’être retrouvée au bord de l’élimination, après avoir été repêchée contre toute attente parmi les meilleurs troisièmes, après avoir perdu son sélectionneur, après avoir battu le Sénégal aux tirs au but, après avoir renversé le Mali à l’arraché, la Côte d’Ivoire a décroché sa troisième Coupe d’Afrique des nations (après 1992 et 2015), ce dimanche en finale face au Nigeria.
Et ce n’est que justice, tant les Éléphants ont dominé cette rencontre, tout en montrant un cœur gros comme ça, alors qu’ils étaient menés contre le cours du jeu. L’histoire est également belle pour Sébastien Haller, encore une fois auteur du but décisif à dix minutes du terme et encore une fois héros de sa patrie, comme au tour précédent. Sauf que cette fois, ce fut pour offrir le trophée à tout un peuple qui aura décidément connu toutes les émotions lors de cette épreuve. Pour couronner le tout, c’est la première fois, depuis 2006, qu’une équipe hôte remporte la compétition.
Une ressurection inattendue
Portés par le sentiment d’être immortels, les Ivoiriens démarrent bien et prennent les manettes de la rencontre. En matière de possession (66% en leur faveur, avant la pause) et de situations (neuf frappes, contre deux), en tout cas. C’est ainsi que Stanley Nwabali doit sortir une énorme parade devant Simon Adingra et voit le retourné de Max-Alain Gradel passer juste à côté, alors que Haller manque l’ouverture du score de quelques centimètres seulement. Mais en face, les Super Eagles patientent avec intelligence et attendent leur heure. Avec quelques accélérations, ils prouvent d’ailleurs qu’ils peuvent piquer en contre à tous moments. Même si c’est finalement sur coup de pied arrêté et sur leur premier (et seul) tir cadré qu’ils font la différence, William Troost-Ekong plaçant une jolie tête gagnante à la suite d’un corner en fin de première période (1-0, 38e). Le troisième but du capitaine depuis le début de la compétition.
Sans s’affoler et malgré une ultime tentative de Seko Fofana, le Nigeria rentre donc aux vestiaires avec en poche un précieux avantage, sur lequel il compte bien surfer lors du second acte. La deuxième période débute par de nouvelles occasions pour les Éléphants, Nwabali étant de nouveau sollicité et Gradel réclamant un penalty. Les actions chaudes, allumées par Fofana ou Jean-Michaël Seri, continuent de s’accumuler à proximité des mêmes cages. Même Odilon Kossounou, défenseur central, donne du boulot au portier adverse. Rien de plus logique, donc, que l’égalisation arrive : sur corner, encore, Franck Kessié envoie un coup de casque qui fait enfin trembler les filets (1-1, 62e). La toute première réalisation de la Côte d’Ivoire en finale d’une CAN, alors qu’elle en a disputé cinq ! La suite ? Un doublé loupé par Troost-Ekong, un superbe geste acrobatique d’Haller passant près du poteau… Et un pion décisif de l’attaquant du Borussia Dortmund, sur un super boulot d’Adingra, décidément énorme (1-2, 81e). Le pays hôte peut exulter, le miracle a eu lieu.